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Biographie de René Wiroth

Après cinq années d’études à l’Ecole des Arts et Métiers, section architecture, puis section des Beaux-Arts à Luxembourg, René Wiroth, sur le conseil de son professeur de sculpture , Lucien Werkollier, s’inscrit à La Cambre à Bruxelles où il obtient, en 1968, le diplôme de fin d’études de l’Ecole nationale supérieure d’architecture et des arts visuels.

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Inspiré par Julio Le Parc, Soto, et les artistes de l’art cinétique, il expose avec le groupe Belge de figuration géométrique, dont fait aussi parti son professeur Jo Delahaut. Son art se détache alors de plus en plus de la deuxième dimension pour se situer dans l’espace, notamment par des oeuvres conceptuelles qu’il nomme « Oeuvres construites à fin indéterminée ».Violoniste de formation classique, écarté des grands orchestres comme gaucher, il réalise la musique du groupe de théâtre de rue « Obando » qui joue dans les quartiers populaire de Bruxelles et sur la grand Place . Il crée en 1975 avec Guy Schons le groupe Folk « Dullemajiik » dont la recherche du patrimoine musical répertorié constitue près de 5000 chansons et autres oeuvres musicales. Il se sert peu à peu de son violon lors de ses expositions, jouant sur des toits, des échelles et même sur des poubelles ! Il éditera en 1996 une cassette de musique postindustrielle « Cri », avec le saxophoniste de Düsseldorf, Frank Michaelis, utilisant comme fond sonore des bruits d’usine de l’Arbed à Esch /Alzette, ainsi que du port de Hambourg qui reçoit le prix d’encouragement de la ville de Düsseldorf.

Se définissant comme artiste engagé européen , il privilégie, à partir de 1984, la performance artistique. Il perfectionne la technique du moulage en plâtre, dont Yves Klein et Georges Segal étaient les précurseurs, qu’il réalise en public. Il considère ces performances sur le corps vivant comme photographies à trois dimensions. Son exposition « Fer et Charbon », au Centre Culturel des Communautés Européennes à Luxembourg entre autres, ses expositions pour la sauvegarde du patrimoine postindustriel de la Sarre, de la Lorraine et du Luxembourg « les Cathédrales de Fer », notamment au Volk-und Wirtschaft Museum de Düsseldorf, où il expose environ 120 photos de paysages en perdition, témoignent de sa volonté de considérer l’art comme source première de changement de société. C’est dans ce même esprit que Wiroth expose au Zollhof à Düsseldorf, après une rétrospective de Joseph Beuys dans ce même lieu, l’art combinant la musique et les mises en scène de ses personnages blancs pour montrer l’isolement, la misère, l’indifférence et le froid qui imprègnent notre société. Il joue du violon, debout sur six tonneaux de pétrole pour accentuer le rythme, accompagné par un orchestre africain, et réalise devant le public le moulage du directeur du port. Cet événement est destiné à la sauvegarde du Zollhof menacé de destruction pour l’aménagement d’un port industriel. Projet auquel s’opposent violemment les habitants avec le Ministère de la culture du « Land Nord Rhein Westphalen ». Pour Wiroth, ce bâtiment, de même que les usines désaffectées, font partie de l’histoire de l’humanité, de l’art, et des cultures. En 1999, lui est remis le Grand Prix du Salon du Mineur au Centre Culturel de Forbach, auquel il participe pour rendre hommage aux mineurs disparus lors de la catastrophe du Puis Simon . La médaille du Mérite Européen pour son engagement culturel et social lui sera remise, à sa demande, à l’association du Quart Monde, où il plaidera pour la création d’une université des défavorisés, qui se concrétisera quelques semaines plus tard. Sa rencontre avec la peintre et écrivaine , Michèle Frank va le mener à s’orienter vers un art de couple. Pour eux, l’art devient une manière de vivre. Ils exposent ensemble pour la première fois en République Tchèque des oeuvres qui dialoguent et se complètent. Elle crée, dans une peinture gestuelle, des paysages intérieurs sur toiles, des collages, des brûlures, des encres. Lui revient à la sculpture qui a toujours accompagné ses performances, passe au bronze et affine son travail pour mettre leurs oeuvres en relation. Ses sculptures traduisent tantôt un désir d’harmonie et de fusion avec la matière et avec l’autre, tantôt un besoin d’envol mais aussi la force et la fragilité de chaque être humain. Et surtout, la recherche de l’équilibre et du dynamisme.

De cet échange permanent nait un premier livre « L’ Or et l’ Argile » qui illustre le travail et la complémentarité des deux artistes. Il sera présenté au Parlement Européen de Strasbourg dans une exposition commune, suivie de nombreuses autres à Luxembourg, en France, en Allemagne, au National Arts Club et au Luxembourg House à New York en 2007. Un deuxième volume, « Correspondances», consacré à leurs nouvelles oeuvres, commentées par leurs amis, paraît en 2007. En 2009, année européenne de la culture, Claude Frisoni propose à Wiroth une exposition sur le thème qui lui est cher, la gaucherie, dont l’artiste dit avoir tant souffert. « Le monde de deux mains », dont il est le commissaire, est un hommage aux gauchers du monde entier, témoignant de la torture subie par ces« déshérités », de l’importance des mains dans la création, mettant l’accent sur la nécessité de l’équilibre pour un monde plus humain. Il propose un tableau transparent pour les écoles où l’enseignant, en utilisant l’écriture inversée, peut voir ses élèves tout en écrivant. La même année, il investit la Cité Gallo-Romaine de Dalheim de ses sculptures qui jalonnent le parcours, pour y mettre en valeur l’art, l’urbanisme et l’archéologie. À deux reprises, il investit le jardin de l’Espace d’Art Contemporain du TEM classé dans la catégorie « Les plus beaux jardins de Lorraine », où il accroche d’immenses sculptures en aluminium qui planent comme des funambules devant l’un des gigantesques polyptyques peints par Michèle Frank dans ce lieu magique qu’est le TEM, où elle expose elle aussi trois étés durant. En 2012, son exposition à la Cathédrale de Metz connaît un vif succès. Cinq couples en plexi blanc translucide de deux mètres de haut, parlent de la solidarité entre humains, dans une triple alliance avec la nature, leur auteur et le visiteur.